mart-e

La vie, Linux, la tartiflette...

Il ne nous restera plus qu'à peindre l'herbe en vert

Il y a peu, une commune du sud de la France s'est faite remarquer pour avoir peint son gazon en vert.

Cette commune des Alpes-Maritimes peint le gazon desséché par la canicule pour le rendre vert

Le titre peut faire rire mais, comme d'habitude, si on lit l'article, la réalité est plus nuancée. Le gazon est toujours vivant mais jauni, la peinture est à base d'algues et procurerait des nutriments, l'aidant à résister à la chaleur. Lorsque l'on met en place une solution, il faut regarder ce qu'elle remplace. Dans ces régions chaudes, l'eau est une denrée précieuse et si l'on peut éviter de la gaspiller à arroser du gazon (je vous regarde, les golfs !), c'est une bonne chose. Certaines villes pourraient décider de remplacer le gazon par des galets ou du gazon synthétique, ce qui serait pire.

Un greenwashing très littéral

Autre exemple qui a fait bien rire les gens : pour avoir de l'ombre dans un nouveau quartier de Bordeaux, la ville installe des arbres en métal.

Bordeaux : Pour lutter contre le réchauffement en ville, une microforêt d’aluminium servira d’ombrière

"Vous savez ce qui fait aussi de l'ombre ? Des arbres !" crient les gens qui n'ont pas lu l'article. La zone se trouve au-dessus d'un parking et il n'est pas possible de planter des arbres vivants à cet endroit. Il y en a quelques-uns aux alentours cependant.

Si, dans les deux cas, l'action n'est pas aussi stupide que le titre le laisse croire, elle crie pourtant par sa façon de réagir plutôt que d'anticiper le dérèglement climatique. On soigne les symptômes plutôt que s'atteler à la cause du problème.

Peut-être que Mandelieu-La Napoule devrait repenser son aménagement un peu plus en profondeur pour éviter que du gazon jaune au milieu d'un rond-point soit un problème. Tester d'autres variétés plus résistantes à la sècheresse, faire un pré fleuri, planter des arbres,… Si arroser par temps de sècheresse est une absurdité, peindre l'herbe chaque année n'est pas non plus un modèle d'adaptation.

Dans le cas de Bordeaux, est-ce que ce parking sous-terrain en plein centre-ville est réellement nécessaire ? La volonté d'amener les voitures au plus proche de leur point de destination participe à congestionner les rues et entretient le tout voiture. Amsterdam supprime 1500 places de parking par an, Hanovre va supprimer quasiment toutes les places de parking du centre-ville. On ne devient pas une ville pro-piétons et cyclistes sans réduire la place disponible des voitures.

Tout cela est évidemment plus difficile, ça ne se fera pas sans investissement ni sans froisser quelques personnes. Cela prend plus de temps, ce même temps qui commence cruellement à manquer. Le changement climatique est de plus en plus visible et il faudra s'y adapter. Au plus tôt l'on commencera, au plus facile sera la transition. A force de soigner les symptômes plutôt que de les anticiper, il ne nous restera plus d'autres choix que de peindre l'herbe en vert…

Réagissez à cet article.